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Handicap au Maroc, un concours pour 200 postes ravive la colère des diplômés

Concours unifié 2025: les personnes handicapées face à une pénurie alarmante de postes dans la fonction publique.

Alors que les espoirs de milliers de diplômés en situation de handicap reposent sur le concours unifié de la fonction publique prévu pour dimanche prochain, la publication des listes définitives des candidats autorisés à y participer a ravivé une profonde inquiétude. Plus de 2.000 candidats ont été retenus, mais seulement 200 postes sont ouverts dans différents départements gouvernementaux, un chiffre jugé largement insuffisant pour répondre à la demande croissante. Malgré les assurances des organisateurs quant à la priorité donnée à la compétence, la réalité met en lumière une crise persistante d’accès à l’emploi au sein de cette catégorie.

Cette situation met une nouvelle fois en évidence le non-respect du quota légal de 7 % réservé aux personnes en situation de handicap dans la fonction publique. De nombreux candidats ont exprimé leur frustration face au déséquilibre flagrant entre le nombre de diplômés disponibles et les postes offerts, estimant que cette politique de quotas restée symbolique entretient un chômage structurel. Pour beaucoup, la fonction publique demeure la seule voie d’insertion professionnelle réelle, le secteur privé restant souvent inaccessible faute d’aménagements adaptés.

À l’approche de l’adoption de la loi de finances 2026, plusieurs associations et candidats appellent à une réforme urgente de cette politique d’embauche. Ils réclament une augmentation significative du nombre de postes réservés, considérant cette mesure comme un impératif de justice sociale et de respect du principe constitutionnel d’égalité des chances.

Parmi eux, Othmane El Amari, candidat au concours et membre actif du mouvement de protestation de septembre, a décrit la situation comme « alarmante ». Selon lui, chaque année, entre 250 et 300 diplômés handicapés arrivent sur le marché du travail, mais seuls 200 postes sont ouverts, accentuant une concurrence féroce. Certains, confie-t-il, sont au chômage depuis plus de dix ans. El Amari plaide pour un relèvement du contingent à au moins 500 ou 600 postes dans le projet de loi de finances et une application effective du quota de 7 %, qu’il considère comme la clé de l’inclusion.

Fatima Zahra El Assali, diplômée depuis 2013, partage le même constat. Elle a passé le concours à cinq reprises sans succès et s’apprête à retenter sa chance. Elle déplore la rareté des postes, mais aussi l’absence d’accompagnement spécifique pour les candidats: pas d’assistants, pas d’aménagements adaptés, et une communication quasi inexistante de la part des ministères. Selon elle, le concours unifié reste le seul « souffle d’espoir » pour les candidats handicapés, malgré un système qui les laisse seuls face à d’immenses obstacles.

Aujourd’hui, sur les 500 postes budgétaires attribués chaque année, seuls 200 sont réservés aux personnes en situation de handicap. Ce chiffre, dérisoire au regard des besoins, montre que l’inclusion professionnelle reste un défi majeur pour l’administration publique marocaine, qui peine encore à traduire ses engagements en actes concrets.

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