Éducation nationale: vers la suppression de la limite d’âge de 30 ans pour le recrutement des enseignants?

Le débat sur la limite d’âge pour intégrer la fonction publique dans l’enseignement revient au premier plan. Le ministère de l’Éducation nationale envisage en effet d’annuler la restriction fixant à 30 ans l’âge maximum pour le recrutement des enseignants, une mesure instaurée il y a trois ans.
Lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants, ce lundi 13 octobre, le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Saâd Berrada, a confirmé que le dossier est actuellement à l’étude. Il a expliqué que cette limite d’âge avait initialement pour but « d’améliorer la qualité du système éducatif, d’accroître l’attractivité du métier d’enseignant et de garantir un parcours professionnel complet aux futurs cadres ».
Toutefois, face à la pression croissante des députés, syndicats et acteurs du secteur, le ministère a lancé, « depuis deux à trois mois », une étude d’évaluation sur les effets de cette décision et sur la pertinence de son maintien.
Les chiffres avancés par le ministre donnent un aperçu de la situation: en 2024, 120.000 jeunes ont postulé aux concours d’enseignement, mais seuls 14.000 ont été retenus. Parmi eux, 80 % avaient moins de 25 ans, dont une grande majorité de titulaires d’un baccalauréat et d’une licence avec mention. Les candidats âgés de 29 ans ne représentaient que 4 % du total, soulignant ainsi le faible accès des trentenaires au métier.
Mohammed Saâd Berrada a également évoqué la position du secteur privé, qui demande à ce que les concours soient organisés plus tôt dans l’année. Selon lui, « certains enseignants quittent les établissements privés après leur réussite au concours public, laissant des classes vacantes ». Un phénomène révélateur, selon le ministre, du niveau d’expérience et de compétence de ces enseignants issus du privé.
La décision finale concernant l’annulation de la limite d’âge devrait être rendue avant le lancement du recrutement des 20.000 nouveaux postes prévus dans le projet de loi de finances 2026. Le ministre a toutefois appelé à la prudence: « Nous devons d’abord en discuter avec le secteur privé et anticiper les conséquences possibles. Il ne s’agit pas de résoudre un problème pour en créer un autre ».