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Le télétravail bientôt encadré dans le Code du travail Marocain

Le Maroc s’apprête à franchir un tournant majeur dans l’adaptation de sa législation du travail. Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a annoncé, mercredi à Casablanca, que le télétravail fera l’objet d’un encadrement spécifique dans le Code du travail, dans le cadre d’une révision prévue pour septembre ou octobre prochains.

Cette annonce a été faite lors d’une conférence organisée par l’Université Al Akhawayn en partenariat avec le groupe Le Matin, sous le thème : « Employabilité et compétitivité à l’ère de l’IA : défis et opportunités pour le Maroc ».

L’intelligence artificielle, moteur de transformation du travail

Dans son intervention, M. Sekkouri a dressé un état des lieux du marché du travail marocain, en soulignant qu’il subit une transformation profonde et complexe, où près de 80 % des métiers sont appelés à évoluer. Il a néanmoins insisté sur un message d’optimisme : loin de représenter une menace, l’intelligence artificielle peut devenir un catalyseur d’employabilité.

Le ministre a plaidé pour une approche stratégique et nuancée, affirmant que le débat ne doit pas opposer IA et emploi, mais plutôt chercher des synergies entre progrès technologique et capital humain. Selon lui, le Maroc peut tirer son épingle du jeu grâce à sa capacité à développer les compétences de sa jeunesse, un domaine où « nous disposons d’une marge de manœuvre bien plus large ».

Réforme de la formation professionnelle et innovations numériques

M. Sekkouri a également annoncé le lancement prochain d’un observatoire de l’emploi basé sur l’IA, qui visera à accompagner les jeunes chercheurs d’emploi. L’outil intégrera des coachings numériques, capables de les assister dans l’optimisation de leur CV et dans la compréhension des dynamiques du marché.

Dans la même logique, une plateforme dédiée aux employeurs sera mise en place. Elle leur permettra d’avoir une vision claire et actualisée de l’offre de compétences disponible, tout en facilitant le recours aux certifications professionnelles reconnues. Le ministre a ainsi appelé à « décomplexer la question du diplôme », au profit de formations courtes et qualifiantes co-construites avec les entreprises.

Vers un écosystème national de l’innovation

Younes Sekkouri a exhorté les acteurs du secteur privé à s’impliquer dans cette transformation, soulignant l’importance de concevoir les formations professionnelles en lien direct avec les praticiens. Il a lancé un appel à l’émergence de startups nationales innovantes, capables de démontrer que la création de valeur à l’ère numérique peut s’ancrer durablement au Maroc.

Un débat mobilisateur entre université, entreprise et tech

La conférence a rassemblé plusieurs figures de l’écosystème socio-économique marocain, dont Amine Bensaid, président de l’Université Al Akhawayn, et Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM. Un panel d’experts a également enrichi les discussions, avec notamment Deborah Bartlette (Université Al Akhawayn), Fayçal Lemsouguer (Leyton Consulting), Simohamed Zizi (Jobzyn) et Amine Abouomar (enseignant-chercheur).

Les échanges ont mis en lumière les compétences d’avenir, la révolution des pratiques de recrutement, et le rôle central des jeunes générations dans le nouveau paradigme économique façonné par l’IA.

Une rentrée 2025 sous le signe du changement

Avec cette réforme annoncée du Code du travail, et l’intégration de dispositifs innovants pour la formation et l’emploi, le Maroc s’engage résolument dans une refonte de son modèle d’employabilité, plus agile, plus inclusif et en phase avec les exigences du monde numérique.

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